GTA : LES ENTREPRISES PRIVILÉGIENT LE CORE MODEL

11 septembre2018

Si l’approche séduit par la rationalisation des processus et la centralisation des données, elle se heurte aussi à des difficultés pratiques

Core Model GTA : 5 questions à Patrick Hautefort, Directeur du Suivi Client chez Horoquartz.

Patrick, en quoi consiste une approche Core Model appliquée au domaine de la GTA ?

 

« En termes de gestion, les processus spécifiques et les modalités locales de groupes multisites comme par exemple la gestion d’un grand nombre de primes différentes, la mise en place d’accords portant sur les heures de travail, les modalités d’annualisation, ou le calcul des heures supplémentaires, multiplient les systèmes d’information et les coûts de gestion administrative.

Ces accords multiples conduisent à des problèmes de conformité, la DRH centrale ayant des difficultés à avoir une vue globale sur les sites. Pour améliorer ces situations, nos clients privilégient des approches Core Model pour centraliser les données, harmoniser les processus, et garantir la pérennité du système d’information de GTA

 

Est-ce un phénomène récent ?

« Il y a 20 ans, l’approche de nos clients était de traiter le sujet de la GTA localement. Si le client avait 10 sites avec de nombreuses différences dans leur gestion des temps, il privilégiait souvent un déploiement par site. Une solution pas forcément optimisée mais qui avait le mérite de la rapidité et de la flexibilité, et qui générait peu d’accompagnement du changement. Depuis une dizaine d’années, l’approche Core Model se développe pour des raisons stratégiques RH mais aussi techniques : la puissance des serveurs et le développement des réseaux sont devenus des facilitateurs. Aujourd’hui, la majorité de nos clients multisites pensent ‘core model’ pour leurs déploiements. »

En quoi consiste un Core Model appliqué à la GTA ?

 

« Le premier fondement est d’avoir une base de données unique et centralisée pour tous les sites. Le deuxième est de constituer un paramétrage de l’application en essayant de normaliser le plus possible ce qui peut l’être. Ce qui revient à mettre dans un ‘socle commun’ toutes les modalités de gestion partagées par les différents sites et de traiter séparément ce qui restera spécifique à chaque entité. »

 

Quels sont les principaux éléments de retour sur investissement de cette approche ?

 

« Réaliser un Core Model a un coût, mais il y a aussi des gains importants liés à l’application de GTA par elle-même. Lors de l’implémentation, cette approche évite de réinventer la roue pour chaque site. D’autre part, en cas d’évolution d’un réglementaire, il est plus simple de mettre à jour un traitement unique que de dupliquer la modification sur tous les sites.  0n observe aussi des gains sur les pratiques. Les utilisateurs sont formés à une solution unique, les processus sont normalisés. Enfin, il y les gains liés aux données centralisées facilitant les reportings. »

 

Mais pour certaines entreprises, cette approche Core Model doit être un véritable « big bang ». Comment procédez-vous et quelles sont les bonnes pratiques ?

 

« La mise en place d’une solution de GTA est souvent le déclencheur de ce type d’approche. Mais ce n’est pas toujours la meilleure démarche. Définir un Core Model GTA est structurant et prend du temps. Cela implique des discussions entre les sites pour définir les bonnes pratiques, nécessite souvent de la négociation sociale pour revoir et simplifier certains points de réglementaire ceci afin de les normaliser le plus possible. Notre recommandation est donc d’engager ces opérations bien avant de lancer le projet par lui-même et sur ce point les RH ont un rôle essentiel à jouer. Tout ce qui sera fait en amont augmente les chances de réussite de l’approche. Il y a de nombreuses autres pratiques pour réussir son Core Model GTA. »


Thierry Bobineau, Directeur Marketing, d’après une interview de Patrick Hautefort